Poète humaniste, rappeur, créateur de langues, les mots sont pour Kery James des instruments de combat, des armes libertaires. Habitué à remplir d’immenses salles comme Bercy, il délaisse temporairement le rap pour s’investir dans le théâtre et concevoir sa première pièce. Il pose son histoire lors de la finale d’un concours d’éloquence entre deux élèves avocats qui se font face. Soulaymaan, interprété par Kery James lui-même, est issu des banlieues et Yann, incarné par le comédien Yannik Landrein, vient des beaux quartiers. Ils défendent des causes ennemies. Pour le premier, l’État est coupable de la situation des banlieues, tandis que le second brandit que les citoyens sont responsables de leur condition. Et pour corser le tout, le duo du barreau doit défendre des positions à l’opposé du milieu social dont chacun est originaire. Ça fuse, ça tonne, ça claque et ça rit aussi, car l’exercice consiste en un affrontement ludique éclatant. À vif restaure un cadre possible du « vivre ensemble » par l’échange de la parole. Il réveille le théâtre politique et radical, vivifie l’art de la contestation et du discours engagé, et rend au verbe enflammé sa pertinence.
Photo © Nathadread
Interprétation Kery James, Yannik Landrein
Texte Kery James
Mise en scène Jean-Pierre Baro
Voix off Jean-Pierre Baro
Collaboration artistique Pascal Kirsch
Dramaturgie Samuel Gallet
Scénographie Mathieu Lorry Dupuy
Son Loïc Le Roux
Lumières et vidéo Julien Dubuc
Régie plateau Thomas Crevecoeur
Production Astérios Spectacles
Coproduction Les Scènes du Jura – Scène Nationale, Radiant-Bellevue à Caluire-et-Cuire, Le Train-Théâtre